Curanto (nom du plat suit sous terre)
Hier était une journée de repos. J'ai pu récupérer des forces, me baigner et me soigner. Dire que si je vivais dans un jeux vidéo, ça m'aurait pris quelques secondes. L'Ercefuryl m'a nettoyé les intestins, mais la douleur bien que amoindrie persiste encore.
Après une courte ballade le matin,
Robinson nous a préparé un plat typique cuit sous terre, à l'étouffée. La préparation est un tantinet longuet et requiert une certaine force du poignet. On se met à plusieurs pour gratter l'intérieur de la courge, mais à chaque fois que Robinson nous aide, il fait en 2 minutes l'équivalent d'un quart d'heure de travail pour chacun de nous. Et à côté, il s'occupe du feu. C'est une vrai force de la nature, et aussi polyvalent qu'un couteau suisse.
Il est à la fois chanteur, compositeur, musicien, cuisinier, guide, orateur, mais je viens d'apprendre qu'il était électricien auparavant. Ces révélations arrivent alors que nous visitons le site de Anakena. D'après la légende, c'est là qu'aurait débarqué les premiers habitants de l'île.
Lorsque notre ami belge lui parle de l'histoire des grandes et des petites oreilles, il prend un air sombre et réfléchit avant de répondre. Pour lui ce n'est pas une légende, ni affabulation, on a vraiment retrouvé un charnier. A l'origine du conflit, il y avait deux clans, les petites et les grandes oreilles. Les petites oreilles qui cultivaient le sol, déplaçait les rochers pour rendre les sols cultivables. Pas les grandes oreilles. La guerre fut déclarée lorsque les petites oreilles eurent fini de nettoyer toutes leurs terres, et qu'ils eurent suffisamment de réserves pour gagner cette guerre.
Le repas du soir est composé du plat cuit depuis midi sous terre. La viande est succulente, mais je ne peux pas boire de vin à cause des médicaments.
+++
Aujourd'hui, c'est tout le contraire de la veille. Crapahutage pour observer des pétroglyphes de Maké-Maké, puis grimpette jusqu'au plus haut sommet de l'île, le mont Terevaka.
Puis redesccente à Akivi, le seul site où les moaïs regardent vers la mer.
J'avais prévu le coup en gardant ma serviette humide dans mon sac. Elle m'a permis de me protéger du soleil et de me rafraichir en même temps. Ca ne m'a pas empêcher de cloquer sur le dos des mains et dans la nuque. Mon front à dégrossi mais il pèle toujours autant, et apparaît encore sur les photos. Je crois que j'utiliserai photoshop en rentrant.
Comble de malheur, ce soir il n'y a pas d'eau, donc personne ne peut se laver. On en est à espérer une pluie bienfaitrice pour nous laver. Je nous imagine dans un remake de la pub tahiti douche.
+++
Je dédicace cette photo à violaine, car c'est le seul arbre que j'ai vu sur l'île.